Mot d’ordre pour certains, vague connaissance pour d’autres, le BAT, ou bon à tirer, a pour objectif de valider une maquette graphique avant son envoi chez l’imprimeur. Mais alors qu’il devrait encadrer toute collaboration, dans les faits, les choses se passent souvent différemment.
Haro sur les obligations
On est cool nous, on se fait confiance. Certains clients et designers graphiques placent la confiance au centre de leur collaboration, ne voulant pas perdre trop de temps à cadrer leurs relations professionnelles avec des BAT. Le client exprime son besoin, le graphiste le retranscrit et tout file à l’imprimerie. Mais quel malheur quand les belles plaquettes de présentation imprimées à 500 exemplaires ou que les superbes catalogues sur papier glacé ressortent avec une grosse coquille sur la première page ou avec le mauvais visuel ! Vite, ressortons le BAT pour vérifier ce qui a été défini. Mais, au fait, pas de BAT puisqu’on se fait confiance. Aïe ! C’est là que le bât blesse car en l’absence de cadre professionnel, ce sont des heures de travail qui risquent de passer à la trappe, chacun se renvoyant la responsabilité.
Un BAT pour quoi faire ?
Souvent mis de côté, le bon à tirer devrait au contraire être un automatisme car c’est lui qui définit le cadre d’une prestation et permet de lancer la phase d’impression sans risque. Une fois que la création est faite par le designer graphique, elle doit être validée par le client. Et pour cela, rien ne vaut une trace écrite avec un bon pour accord inscrit noir sur blanc. Une fois le BAT reçu, le client pourra alors demander des corrections ou ajustements – dans la limite de ce qui a été déterminé avec l’agence bien entendu-, car le BAT est une acceptation définitive du travail fait. Après l’impression, en cas de problème, seule la responsabilité du client pourra être avancée. Le graphiste couvre donc ses arrières et évite que cette belle collaboration ne se transforme en guerre des tranchées en cas de désaccord ultime.
Comment faire ?
Pour une protection optimale, rien de tel que de petites phrases avertissant le client qu’une erreur a éventuellement pu se glisser dans le schéma et qu’il est de sa responsabilité de s’assurer qu’il les a gommées avant signature du BAT. Même si vous avez peur de paraître psychorigide, cela peut vous sauver la mise ! Soyez clair et exhaustif, car l’ambiguïté peut constituer une jolie brèche dans laquelle on s’engouffre très vite en cas de désaccord. Grâce au bon à tirer, les responsabilités de chacun sont claires et reconnues, et la créativité peut prendre son envol.
Vous voyez peut-être vous aussi le BAT comme une démarche superficielle ? Et si vous l’envisagiez désormais comme une mesure de protection ou un moyen d’accentuer votre crédibilité !